UN TRESOR EN HERITAGE

Des parents appelèrent un jour leurs trois enfants. Au premier ils donnèrent un sac, au deuxième un seau et au troisième un immense parapluie.

— Nous nous faisons vieux dirent-ils et il est temps pour nous de nous occuper de votre avenir. Nous n’avons pas d’argent mais ces objets apparemment médiocres, pourront vous apporter la fortune si vous vous montrer attentifs et astucieux. Partez à l’aventure, découvrez le monde et vous trouverez le bonheur.

Après la mort de leurs parents, l’aîné prit le sac et s’en alla dans le monde. Il suivait son chemin, allait d’une ville à l’autre mais ne trouvait personne qui puisse être intéressé par un vieux sac, aussi grand soit-il. Un jour, il arriva dans un village perché au sommet de la plus haute montagne du monde. Un village dont les habitants n’avaient jamais vu d’étrangers, ou alors il y a si longtemps que personne ne s’en rappelait et surtout un village dont les habitants n’avaient jamais vu de sac. Lorsqu’ils devaient transporter quelque chose, il le prenait dans leurs mains et allaient ainsi d’un endroit à un autre avec ce qu’il leur fallait. Evidemment, ce n’était pas toujours pratique. Imaginez un peu, lorsque les enfants allaient à l’école et qu’ils devaient emmener leurs cahiers, livres et stylos, il leur fallait faire plusieurs voyages afin de ne rien oublier. Et c’était la même chose pour tout, les courses, les pique-niques, la bibliothèque. C’était un village dont les habitants passaient la moitié de la journée à aller et venir avec des choses dans les mains. Aussi, lorsqu’ils virent ce jeune homme qui transportait toutes ses affaires dans un seul et unique sac, ils coururent voir leur maire et lui demandèrent d’acheter cette merveille à n’importe quel prix.

Aussitôt dit, aussitôt fait, l’aîné des enfants revint chez lui avec un magnifique saphir qui le rendit aussi riche que le plus riche des notables de la ville.

En voyant cela, le second décida que lui aussi partirait dans le monde pour y faire fortune. Il traversa des fleuves, découvrit des océans, vit les plus beaux paysages et côtoya des gens de tout bord jusqu’au jour où le destin le mena vers un tout petit village caché dans la plus grosse jungle du monde. Un village dont les habitants n’avaient jamais vu d’étrangers ou alors il y a si longtemps que personne ne s’en rappelait et surtout un village dont les habitants n’avaient jamais vu de seau. Tant qu’il pleuvait, tout se passait bien, il suffisait de sortir pour prendre sa douche ou faire la vaisselle mais la vie des villageois se compliquaient singulièrement dès qu’il y avait un grand soleil. Imaginez plutôt chaque habitant courant à la rivière pour prendre un peu d’eau dans ses mains et la ramener à la maison. Il en fallait des voyages pour une famille de quatre personnes. Aussi, lorsqu’ils virent ce jeune homme qui transportait toute son eau de la journée dans un seul et unique seau, ils coururent voir leur maire et demandèrent d’acheter cette merveille à n’importe quel prix.

Aussitôt dit, aussitôt fait, le second des enfants revint chez lui avec un splendide rubis qui le rendit aussi riche que le plus riche des notables du département.

Le troisième frère décida donc de tenter sa chance avec son parapluie.  Les premiers temps il n’eut pas beaucoup de chance car, croyant bien faire, il avait commencé son voyage par des régions où il pleuvait beaucoup. Evidemment, dans ces pays-là, son bien ne faisait pas sensation car il en existait déjà de toute forme et de toute taille. Mais un beau jour, alors qu’il avait pris la décision de revenir au bercail désespéré d’avoir hérité du seul objet sans valeur de la famille, il se retrouva dans un petit village perdu au milieu des sables du désert le plus sec et le plus aride du monde. Un village dont les habitants n’avaient jamais vu d’étrangers ou alors il y a si longtemps que personne ne s’en rappelait et surtout un village dont les habitants n’avaient jamais vu de parapluie. Pas un nuage, pas un arbre, pas la moindre petite ombre pour se rafraîchir. Le jeune homme ne savait où se mettre pour s’abriter du soleil quand il eut l’idée de prendre son immense parapluie pour se mettre dessous. Aussitôt il fut entouré d’une nuée de villageois qui l’emmenèrent aussitôt voir leur maire et demandèrent d’acheter cette merveille à n’importe quel prix.

Aussitôt dit, aussitôt fait, le troisième des enfants revint chez lui avec un sublime diamant qui le rendit aussi riche que le plus riche des notables de la région.

Morale

Le plus souvent nous avons des rêves inaccessibles car nous oublions que ce qui a de la valeur se trouve entre nos mains. Dans la banalité apparente du quotidien se trouve souvent notre plus grande richesse.

Laisser un commentaire